Élizabeth d’Angèle

Atteinte d’un cancer, la vie d’Élizabeth d’Angèle a basculé dans la pauvreté il y a 30 ans (elle a vécu plus de quatre ans à la rue), mais aujourd’hui c’est elle qui accompagne des personnes sans domicile.

Alors qu’elle dirigeait une maison de retraite qu’elle avait créée, la maladie et une succession d’événements malheureux l’ont entraînée dans la grande précarité.

La rue est alors un cauchemar pour elle, et ses tentatives de suicide sont fréquentes.

Un jour, alors qu’elle est hospitalisée, elle échange avec des parents inquiets pour leur enfant malade et identifie une méningite. Elle était infirmière au début de sa vie professionnelle.

Quelques jours plus tard, la mère vient frapper à la porte de sa chambre pour lui dire qu’elle avait raison : l’enfant souffre bien d’une méningite, heureusement bénigne.

Un lien de confiance et d’amitié naît alors, et la famille propose à Élizabeth de venir vivre avec eux.

“Encore aujourd’hui, ils sont présents, c’est ma famille”, raconte Élizabeth, “et leur bonté m’a appris beaucoup de choses.”

La vie d’Élizabeth bascule à nouveau, mais cette fois positivement : des soins, un toit… Elle écrit même un livre, Une ex-SDF….

En 2014, elle décide de créer une association et met en place, grâce à la ville de Bordeaux, un centre d’accueil pour les personnes sans domicile afin de les conseiller et de les soutenir avec une aide alimentaire, médicale et administrative.

Aujourd’hui, âgée de 78 ans, elle continue de s’investir dans cette structure, qui s’appelle “La Maison d’Élizabeth”, car “certes, c’est un centre d’accueil social, mais c’est avant tout une maison, une maison humaine, la maison de tout le monde”, précise-t-elle.