La première femme à avoir couru un marathon n’était pas inscrite car sa candidature avait été rejetée, simplement parce qu’elle n’était pas un homme.
Bobbi Gibb a choisi de prendre le départ du marathon de Boston en 1966, en se cachant au milieu des coureurs masculins.
Lorsqu’elle avait envoyé sa candidature, elle avait reçu une lettre en retour dans laquelle on pouvait lire : « les femmes ne sont physiologiquement pas capables de courir des distances de marathon ».
Le jour du marathon elle s’était vêtue d’un d’un sweat à capuche qu’elle avait emprunté à son frère afin de cacher au mieux sa véritable identité.
Quand elle ôta ce sweat, souffrant de la chaleur, de nombreux coureurs l’encerclèrent pour cacher sa féminité des regards des commissaires de course.
Après 3h et 21 minutes d’effort, Bobbi Gibb franchit la ligne d’arrivée sous les ovations des spectateurs, le gouverneur du Massachussetts John Volpe descendit des tribunes et vint la féliciter.
Elle avait terminé l’épreuve devant une grande partie de ses homologues masculins.
Bobbi Gibb courut à nouveau dans les mêmes conditions le marathon de Boston en 1967 et 68, Kathrine Switzer l’imita et courut ce même marathon en 1967 mais avec un dossard qu’elle avait obtenu avec une fausse identité. Kathrine dut repousser un organisateur qui essayait de la faire sortir du parcours.
Bobbi et Kathrine furent à chacune de leurs tentatives disqualifiées une fois la ligne franchie.
Mais l’idée selon laquelle les femmes devaient pouvoir participer à ce type d’événement commença à se diffuser.
En 1972 le marathon de Boston devint officiellement ouvert aux femmes, un an après celui de New York.
Puis, progressivement, ce fut au tour des marathons européens d’ouvrir leur porte aux femmes. Le marathon de Londres, lors de sa première édition en 1980, fut même exclusivement réservé aux femmes.
“Une partie de ce que je voulais faire était de montrer que les hommes et les femmes peuvent faire des choses ensemble et changer la façon de penser vis-à-vis des femmes”, confiait Bobbi.
Une invitation à suivre aujourd’hui plus que jamais au moment oú les blocages voire les retours en arrière sont nombreux pour les droits des femmes !