Arrivé en France à l’âge de 16 ans et menacé d’expulsion il y a quelques mois encore, Abou Sangaré a reçu hier le César de la meilleure révélation masculine pour son interprétation dans “L’Histoire de Souleymane”.
Il avait quitté la Guinée pour essayer de gagner de l’argent pour subvenir aux besoins et aux traitements médicaux de sa mère tombée gravement malade.
Après avoir risqué sa vie sur une embarcation surchargée, Abou Sangaré accoste en Italie. Puis rejoint la France.
Il passe un CAP peinture, puis un bac pro de mécanicien poids lourds, multiplie les jobs mais n’arrive pas à obtenir de papiers.
En 2023, il est sélectionné par le réalisateur Boris Lojkine pour jouer le rôle principal de L’Histoire de Souleymane. Il s’était rendu au casting un peu par hasard, cherchant un travail.
Dans ce film, Abou Sangaré incarne Souleymane, un Guinéen qui livre des repas à vélo à Paris.
Il est méprisé ou maltraité par certains clients ou restaurateurs, aidé par d’autres.
Avant le César, Abou avait déjà gagné quatre trophées, tout en étant concerné il y a quelques semaines encore par une obligation de quitter le territoire français.
La vie bascule vite parfois :
“De 2017 à 2023, je n’avais plus de vie. Je ne me considérais pas comme un être humain. J’ai traversé la Méditerranée, j’ai connu la misère, et tout ce qu’est l’être humain, le bon comme le mauvais” déclarait-il hier pendant la cérémonie.
Bravo Abou !