Adélaïde Hautval

Elle était médecin et elle défendait les juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui lui valu de partager leur sort.

Pour ce soutien, Adélaïde Hautval fut enfermée, condamnée à porter l’étoile jaune et un ruban sur lequel était écrit « Amie des juifs », et enfin déportée à Auschwitz…

Pendant ces années de détention et de déportation elle fit tout ce qui était possible pour soigner, soulager les douleurs, cacher celles qui étaient condamnées à une mort certaine…

Elle truqua les données médicales pour éviter que les plus malades ne soient envoyées à la chambre à gaz.

Convaincue que personne ne sortirait vivant de ces camps, elle considérait que la seule chose qu’il restait à faire était de « nous comporter en êtres humains ».

Elle refusa catégoriquement de participer aux expérimentations humaines des médecins nazis comme Mengele. Elle mettait ainsi régulièrement sa vie en jeu.

Elle restera deux mois après la libération du camp pour soigner les femmes les plus malades.

En 1964 elle témoigne au procès de Londres contre un ancien chirurgien polonais qui participa aux expérimentations des médecins nazis.

Son témoignage est essentiel pour établir la vérité, et le juge dira d’elle : « Elle est l’une des personnes humaines les plus grandes et les plus courageuses à avoir témoigner devant un tribunal anglais. »

Elle fut reconnue « Juste parmi les Nations ».

Le terne de « Juste » lui va si bien elle qui condamna aussi la répression des manifestants Algériens à Paris en 61, et se révolta contre le massacre des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.

Il est sans doute temps qu’Adelaïde entre au Panthéon comme beaucoup le réclament aujourd’hui :

« En faisant entrer Adélaïde Hautval au Panthéon, la France rendra hommage à toutes les résistantes de l’ombre, aux héroïnes inconnues ou mal connues qui, par leur action, lui ont permis de garder ses valeurs. »