Ginette Kolinka

« La haine, vous voyez où ça mène » déclare aujourd’hui Ginette Kolinka à l’occasion des 80 ans de la libération d’Auschwitz dont elle est une rescapée.

Ginette Kolinka a 99 ans – elle est née en 1925 – et elle habite le même appartement depuis qu’elle a dix ans à l’exception de 3 ans : de 1942 à 1945.

Dans cet appartement il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus du camp : son père, son petit frère, son neveu. Les disques d’or de son fils Richard batteur du groupe Téléphone et les photos de famille.

Il y a aussi les dessins des écoliers à qui elle raconte son histoire aux quatre coins de la France.

Elle accompagne également des voyages scolaires dans les camps, elle y raconte les sensations, les bruits, les humiliations de tous les jours. Le froid, la gale et les poux qui mordent la peau…

Et, surtout, la faim.

« C’est étrange, rapporte-t-elle dans son livre « Retour à Birkenau », les lycéens que j’accompagne dans les camps d’Auschwitz et de Birkenau depuis le début des années 2000 me posent tout un tas de questions pertinentes, mais jamais sur ça : la faim.

Alors que le camp, c’est la faim. Je crois même que c’était ma seule obsession ».

Plus d’un million de personnes sont mortes à Auschwitz. Très majoritairement des juifs mais aussi des polonais non juifs, des soviétiques, des Roms, des homosexuels, des personnes handicapées…

La haine, on sait effectivement où ça mène.