Gisèle Pelicot

En demandant à ce que le procès de ses violeurs soit public, Gisèle Pelicot a porté le combat de nombreuses femmes : faire que la honte change de camp.

Et effectivement ceux qui ont eu honte tout au long de ce procès sont ceux qui ont violé Gisèle pendant toutes ces années, ceux qui ont été condamnés par la justice hier.

Là où la dignité de Gisèle, elle, a rayonné en France et partout dans le monde pendant ces quatre mois.

Gisèle est devenue une « icône du féminisme » dit la presse. Ça ne fera jamais disparaître le drame épouvantable qu’elle a vécu.

Mais elle aura réussi à transformer ce drame personnel en une avancée sans doute décisive pour le combat contre les violences faites aux femmes.

La violence des hommes à l’égard des femmes est un phénomène massif. Oui en France aussi.

Qui peut l’ignorer après cette affaire où 50 “monsieur tout le monde” étaient jugés ?

Les chiffres sont pourtant parlants depuis longtemps.

321 000 femmes déclaraient subir des violences physiques, sexuelles ou psychologiques ou verbales de la part de leur (ex-)conjoint, et 217 000 femmes avoir été victimes de viols, tentatives de viol ou agressions sexuelles en 2022 (enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS)).

« Je pense aux victimes non reconnues, dont les histoires demeurent souvent dans l’ombre. Je veux que vous sachiez que nous partageons le même combat » affirmait hier Gisèle Pelicot.

Il faut mettre fin une fois pour toutes à ce sentiment de supériorité et d’impunité chez les hommes. Éduquons nos garçons dans ce sens.

« J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle. » concluait Gisèle Pelicot hier lors de sa déclaration après le verdict.