C’est parce que les jeunes des quartiers défavorisés ne maîtrisent que 35% des compétences attendues (contre 80% pour les plus favorisés selon les enquêtes PISA), et que le sens de la communication est l’une des compétences professionnelles les plus recherchées et valorisées par les employeurs, que Greazi ABIRA a fondé l’association Graine d’Orateur 93.
Si l’École s’attelle à la transmission de compétences techniques (calcul, lecture, écriture, etc), les enseignants ne reçoivent que très rarement des formations pour améliorer réellement les capacités oratoires des élèves.
C’est pourquoi, avec une équipe de jeunes étudiants bénévoles, Greazi organise des cursus de formations à la prise de parole en public au sein de structures scolaires, socioculturelles et associatives.
Bien plus que de simples joutes, il s’agit de faire de l’art oratoire un catalyseur de réussite permettant, à travers la réduction de l’autocensure, de faire de la jeunesse des milieux populaires de véritables citoyens engagés à l’insertion professionnelle et sociale de tous.
Depuis l’adolescence Greazi a à cœur d’améliorer le sort des personnes qui l’entourent : “Cela s’est notamment manifesté dans mon parcours académique et professionnel. J’ai toujours gravité autour des sujets d’éducation, d’inégalités sociales et de politiques publiques.”
Né à Montfermeil et ayant grandi à Bondy, il a découvert en classe de terminale qu’il pouvait tenter les concours d’entrée de l’Institut Politique de Paris via la procédure des Conventions d’Éducation Prioritaire :
“Toutefois, gagné par l’autocensure, j’ai d’abord songé à renoncer. C’est l’un de mes meilleurs amis, Ahmet, qui, piquant mon orgueil, m’a incité à tenter le concours avec lui. Sans lui, je n’aurais jamais tenté le concours et n’aurais jamais été admis à Sciences Po.
C’est à Sciences Po que j’ai découvert le monde de l’éloquence. En rejoignant des clubs de débats et en participant à des concours d’éloquence, j’ai compris l’importance des codes de la parole et l’utilité de leur promotion et démocratisation auprès des jeunes.”