L’une est la sœur du père Hamel assassiné en 2016, l’autre est la mère d’un de ses tueurs.
Et contre toute attente Roseline Hamel et Nassera Kermiche se sont liées d’amitié après cet acte terroriste de l’Eglise de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Roseline Hamel souhaitait cette rencontre et quand elle est arrivée les deux femmes se sont tout de suite senties proches :
« Dès qu’elle a ouvert la porte et ouvert ses bras, j’étais tout de suite en communion avec sa peine, avec son énorme chagrin » confie Roseline.
Et elle poursuit le récit de cette première entrevue :
« Du coup elle me dit deux mots : au lieu d’un « bonjour », elle me dit « pardon » « pardon ».
Et donc, je l’ai prise dans mes bras tout de suite et je lui ai dit « je ne suis pas venue chercher un pardon, Madame. Je suis venue vous proposer de gérer notre douleur ensemble. »
Et c’est ce qu’elle ont fait. En se rencontrant régulièrement, une amitié est née.
Roseline parle de l’énorme sentiment de culpabilité de Nassera, alors que « ce système manipulateur qui a radicalisé ce jeune, ce n’était pas l’éducation que sa maman lui a donnée ».
D’où l’importance d’intensifier le travail de prévention et de détection des manipulations et des discours haineux, notamment en ligne et sur les réseaux sociaux.
Et « il faut chercher à comprendre comment ça commence parce que quand les parents s’en aperçoivent, il est trop tard, déjà. » affirme Roseline.
Nassera et Roseline ont publié un livre récemment : « Sœurs de douleur ».
Ce livre est un symbole de paix entre musulmans et chrétiens, mais finalement entre toutes les confessions, entre tous les être humains.
Un appel à la paix face à ceux qui encouragent la propagation de toutes les formes de haine dans nos sociétés.
Merci Mesdames !